Murakami Haruki est mondialement connu comme romancier de « réalisme magique« . Ses œuvres sont construites autour d’un besoin presque obsessionnel d’explorer et de comprendre le cœur de l’identité humaine. Ses héros voyagent régulièrement dans un monde métaphysique – l’inconscient, le paysage de rêve, le pays des morts – pour examiner directement leurs souvenirs des personnes et des objets qu’ils ont perdus.

Murakami est un écrivain japonais, mais il est aussi un écrivain « mondial », ce qui signifie que ses œuvres ne doivent pas être lues comme des expressions de la culture japonaise, mais comme des examens de questions qui concernent toute l’humanité. Quelle est la nature du moi individuel ? Quelle est la signification du « bonheur » ou du « succès » à l’ère de la mondialisation ? Qu’est-ce que l’âme, et comment en obtenir une ? Pourquoi certaines personnes sont-elles rebutées par les structures des sociétés contemporaines, et quelles sont les alternatives dont elles disposent ? Ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses questions abordées par Murakami, et elles nous concernent tous. Quels sont ses meilleurs livres ?

10. Danse Danse Danse
9. La Ballade de l’impossible
8. Flipper
7. Écoute le chant du vent
6. Kafka sur le rivage
5. L’Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage
4. 1Q84
3. La Fin des temps
2. Chroniques de l’oiseau à ressort
1. La Course au mouton sauvage

10. Danse Danse Danse

Tous les critiques n’ont pas aimé ce roman ; certains ont dit qu’il était un peu lent. Pour des lecteurs intéressés par une déconstruction sociale du phénomène économique du Japon », cet ouvrage interroge le « capitalisme avancé », en soulignant sa tendance à la marchandisation et à la vente de tout, y compris des relations humaines fondamentales, comme la famille et l’amitié. Pour ceux qui ont préféré le côté fantaisiste de La Course au mouton sauvage, cette suite est construite autour de la quête de « Kiki », la petite amie modèle de Boku, qui a disparu vers la fin de ce travail.

9. La Ballade de l’impossible

ballade-impossible-murakamiUn autre « Naoko » – ou est-ce le même ? – constitue le centre de cette œuvre, une rétrospective de la relation tragique de Watanabe Tōru avec une jeune femme mentalement perturbée qui entend la voix de « Kizuki » – son amant mort et âme soeur – l’appeler depuis « l’autre monde ». Tōru passe une partie de l’histoire à essayer de l’empêcher de suivre cette voix, et une autre à lutter contre son désir de « Midori », la vibrante « autre femme » du roman.

8. Flipper, 1973

Poursuivant le thème de la perte et de la nostalgie dans Hear the Wind Sing, cette suite explore rétrospectivement la relation du protagoniste anonyme avec Naoko, qui s’est suicidé pendant ses études universitaires. Sur ce thème sombre, elle tire son humour des jumeaux sans nom qui apparaissent, presque à l’improviste, pour aider Boku à faire face à son sentiment de perte et de solitude. L’œuvre se termine par une quête du flipper préféré de Boku de l’époque de Naoko, le « vaisseau spatial à trois volets », et une sorte de réconciliation avec la mémoire de Naoko. Note : Ecoute le chant du vent et Flipper, 1973 ont été publiés ensemble aux États-Unis sous le titre Wind/Pinball.

7. Écoute le chant du vent

C’est le premier livre de Murakami, et ce qui lui manque dans l’intrigue est compensé par son style d’écriture novateur : rapide, léger, simple. Son héros, que nous ne connaissons que sous le nom de « Boku » (première personne du singulier, familier), se glisse dans la compagnie de son meilleur ami, un aimable barman chinois connu seulement sous le nom de « J. », et d’une fille à neuf doigts avec une grosse puce sur l’épaule, tout en essayant de comprendre comment il en est venu à perdre sa jeunesse et son idéalisme.

6. Kafka sur le rivage

kafka-rivageCertainement le plus déroutant de tous les romans de Murakami, celui-ci a trois protagonistes, chacun d’une génération différente. Tous souffrent d’un terrible traumatisme qui les a conduits, à la manière de Pandore, à ouvrir la « pierre de la porte » et à entrer dans « l’autre monde ». Deux reviennent en demi-personnes ; Kafka, le plus jeune des trois, affronte le labyrinthe métaphysique de la forêt, déterminé à devenir « le garçon de quinze ans le plus fort du monde ». Son principal message semble être que, si nous ne pouvons pas changer notre destin, nous pouvons au moins le tourner à notre avantage.

5. L’Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage

Tsukuru Tazaki passe une grande partie de cette histoire à essayer de comprendre pourquoi son cercle d’amis au lycée l’a expulsé de leur groupe peu après qu’il ait quitté Nagoya pour aller à l’université à Tokyo. Sa quête de compréhension le mène jusqu’en Finlande, où il est confronté à de dures vérités sur son propre moi intérieur. C’est un roman de trahison et de pardon, mais il s’agit avant tout de grandir.

4. 1Q84

C’est le premier roman dans lequel Haruki Murakami aborde le sujet risqué des groupes religieux marginaux – un point sensible au Japon depuis l’attaque terroriste de Aum Shinrikyō en 1995. Sakigake, le culte fictif de l’œuvre, tente de rétablir son lien avec les esprits de la terre connus sous le nom de « Petit peuple ». Le roman poursuit une intrigue centrale qui réunit ses deux âmes-soeurs héroïques : un professeur de fitness qui se fait passer pour un assassin d’hommes violents, et un génie des mathématiques qui se fait passer pour un rédacteur. Comme les autres romans de Murakami, celui-ci s’intéresse de près à la tension entre l’idéologie politique et religieuse et l’âme intérieure de l’individu.

3. La Fin des temps

Le double récit de ce livre dépeint, alternativement, les rues méchantes d’un Tokyo légèrement futuriste, mêlé à une guerre de l’information avec de vraies victimes, et un monde fantastique bucolique sous la forme d’une Ville, entourée d’un mur massif et parfait, peuplée de gens sans ombre, d’un redoutable Gardien, et de licornes. Le héros, enfin, doit choisir entre les deux mondes pour son domicile permanent.

2. Chroniques de l’oiseau à ressort

C’est un autre roman qui met en scène un « autre monde », prenant cette fois la forme d’un hôtel labyrinthique, dans lequel la femme du héros, Kumiko, est retenue prisonnière par son frère diabolique, Wataya Noboru. Le héros, un homme au foyer, doux et sans emploi, nommé Okada Tōru, doit trouver son chemin dans ce labyrinthe métaphysique, affronter Noboru et sauver Kumiko. Pendant ce temps, il doit également faire face aux moments difficiles où les ressorts du temps s’épuisent et où les différentes époques historiques se heurtent les unes aux autres. L’œuvre est une étude sur le sexe, la violence et les souvenirs collectifs perdus et retrouvés.

Quel est le meilleur livre de Murakami ?

1. La Course au mouton sauvage

Le titre original de ce roman est « Une aventure concernant les moutons », et il est à la hauteur de ce titre. Le héros de Haruki Murakami y affronte un syndicat politico-économique dont l’argent et le pouvoir semblent illimités, et il le fait à ses propres conditions. Certaines des parties les plus intéressantes du roman se déroulent dans la campagne sauvage d’Hokkaido, qui a été interprétée tour à tour comme l’esprit intérieur du héros ou comme le pays mythologique des morts. En son cœur, comme dans beaucoup de romans de Murakami, c’est un récit de conflit entre la volonté de l’individu et les exigences d’un État impersonnel. Et il y a aussi un mouton vraiment cool, tout puissant.